Lerebours, Philippe : « Haïti : pays des merveilles de l'art »
Plus que jamais, la peinture haïtienne se révèle d'une étonnante vitalité et les pronostics d'André Breton en 1946 semblent se matérialiser davantage, de jour en jour.
Son succès n'est pas dû, comme on le croit, au snobisme et à la psychologie "d'après-guerre", mais bien à des qualités intrinsèques et notamment à une vision spécifique du monde.
Pendant près de 150 ans, le peuple haïtien a vécu dans un isolement absolu des coutumes occidentales, élaborant difficilement, mais sûrement, les valeurs d'une civilisation répondant à ses besoins et lui permettant de fantasmer avec les problèmes quotidiens.
Nous avions tort de croire que la peinture haïtienne était un « fantasme », un phénomène passager, une super réalité imposée à son peuple à des fins purement touristiques.
Cette nation sait depuis un certain temps qu'elle a quelque chose à dire et elle l'a dit par intimation. Aveuglé par ses préjugés, le monde n'était pas encore prêt à écouter...
Ce que cette nation avait à dire la vérité tissée avec sa souffrance, ses angoisses mais aussi son orgueil, ses refus et ses espoirs, une vérité imprégnée de mysticisme ; car pour accepter sa dure réalité, il lui avait donné les contours ou les formes d'un rêve dans lequel il plaçait ses divinités ancestrales, divinités parfois dures et hostiles, mais avec lesquelles il pouvait entretenir un dialogue familier.
C'est dans cette "optique" et uniquement dans cette "optique" qu'il faut voir et comprendre la peinture haïtienne, non à partir de ses couleurs de haut intérêt ou de ses prétendues atmosphères de candeur et de fête, de manque de "savoir-faire", témoignage indiscutable de naïveté .
Il faut savoir lire entre les lignes, déchiffrer les silences et découvrir derrière les sourires, la profondeur des blessures.
Un tableau où l'on retrouve partout l'ombre de la mort ne pourra jamais être un tableau joyeux.
Cinquante-cinq (55) ans se sont écoulés depuis que Dewitt Peters, André Breton, José Gomez Sicre ont découvert la peinture haïtienne. Cinquante-cinq (55) ans se sont également écoulés depuis que la peinture haïtienne a triomphé à Paris. Beaucoup d'artistes sont décédés, surtout ceux de la première génération, mais chaque jour de nouveaux naissent qui renouvellent le langage, enrichissent le vocabulaire et laissent apparaître de nouveaux horizons. Le "miracle" de l'art haïtien comme le dit le dicton populaire.
Et depuis, la peinture haïtienne ne cesse d'étonner le monde malgré tous les problèmes socio-politiques d'Haïti !
Philippe Michel Lerebours
Son succès n'est pas dû, comme on le croit, au snobisme et à la psychologie "d'après-guerre", mais bien à des qualités intrinsèques et notamment à une vision spécifique du monde.
Pendant près de 150 ans, le peuple haïtien a vécu dans un isolement absolu des coutumes occidentales, élaborant difficilement, mais sûrement, les valeurs d'une civilisation répondant à ses besoins et lui permettant de fantasmer avec les problèmes quotidiens.
Nous avions tort de croire que la peinture haïtienne était un « fantasme », un phénomène passager, une super réalité imposée à son peuple à des fins purement touristiques.
Cette nation sait depuis un certain temps qu'elle a quelque chose à dire et elle l'a dit par intimation. Aveuglé par ses préjugés, le monde n'était pas encore prêt à écouter...
Ce que cette nation avait à dire la vérité tissée avec sa souffrance, ses angoisses mais aussi son orgueil, ses refus et ses espoirs, une vérité imprégnée de mysticisme ; car pour accepter sa dure réalité, il lui avait donné les contours ou les formes d'un rêve dans lequel il plaçait ses divinités ancestrales, divinités parfois dures et hostiles, mais avec lesquelles il pouvait entretenir un dialogue familier.
C'est dans cette "optique" et uniquement dans cette "optique" qu'il faut voir et comprendre la peinture haïtienne, non à partir de ses couleurs de haut intérêt ou de ses prétendues atmosphères de candeur et de fête, de manque de "savoir-faire", témoignage indiscutable de naïveté .
Il faut savoir lire entre les lignes, déchiffrer les silences et découvrir derrière les sourires, la profondeur des blessures.
Un tableau où l'on retrouve partout l'ombre de la mort ne pourra jamais être un tableau joyeux.
Cinquante-cinq (55) ans se sont écoulés depuis que Dewitt Peters, André Breton, José Gomez Sicre ont découvert la peinture haïtienne. Cinquante-cinq (55) ans se sont également écoulés depuis que la peinture haïtienne a triomphé à Paris. Beaucoup d'artistes sont décédés, surtout ceux de la première génération, mais chaque jour de nouveaux naissent qui renouvellent le langage, enrichissent le vocabulaire et laissent apparaître de nouveaux horizons. Le "miracle" de l'art haïtien comme le dit le dicton populaire.
Et depuis, la peinture haïtienne ne cesse d'étonner le monde malgré tous les problèmes socio-politiques d'Haïti !
Philippe Michel Lerebours